Les Premiers Rayons Du Matin... [LIBRE]

Ma vie: le jour...

« ...Carpe Diem... »

Avec... Ce qui voudront

Les premiers rayons de soleil de ce chaud matin d’été caressé mon pelage blanc sali par de la terre et de la poussière. J’avais passé ma lugubre nuit dans un vieux terrier abandonné. Je l’avais bien aménagé avec des fougères et de la mousse mais... il était resté très salissant et inconfortable. J’étais redevenue « moi-même » il n’y a que quelques minutes seulement. Je me cachais toujours la nuit venue, je détestais ma voix rauque et caverneuse, mon odeur plus marqué et « épicé ». Bref, dans ces heures je me haïssais. Un loup ne collait pas à mon caractère, à mon physique. J’aurais dû être une louve... banale, normale et pas cette espèce de monstre. Ce n’était qu’à partir de mes 5mois que mes « transformations » commencèrent. Anéantie, je secouai la tête, envoyant volé des nuages de poussières. L’odeur des bois me calmait, m’apaisait. Mon estomac vide émit un gargouillis déconcertant, dans un soupir je me mis debout. La truffe en l’air j’essayai de détecté une proie pouvant apaiser ma faim. Je n’eu pas besoin d’attendre longtemps, un lapin bien dodu pointait ses oreilles au-dessus des fougères. Aplatie au sol, je me mis à avancer. Etant légère et précise, aucunes branches ni brindilles ne craquaient sous mes pattes. A deux pas de mon repas, je bondis par-dessus les plantes vertes, un coup de crocs sur la trachée du petit animal et sa vie était fini. Levant la tête au ciel, je pris la peine d’envoyer ma prière à mes aïeuls, à mes Gardiens :

-Je vous remercie de m’apporter chaque jour de quoi mangé à ma faim...

Heureuse, je pris goulûment une bouchée du lapin. Il était délicieux ! La peau tendre, juteux et un peu gras : la perfection ultime, comme je les aimais quoi. Je n’avais pris que quelques bouchée de viande qu’un bruit retentit derrière moi. Apeurée et légèrement furieuse qu’un imposteur vienne me dérangée, mon échine se hérissa et mes babines laissèrent voir mes petits crocs acérés. D’une voix sourde, j’interpellai l’intrus :

-Qui va là ?

Un grognement fut émit de ma gorge. Les oiseaux chantaient, le vent soufflait dans les arbres et pour une des premières de ma vie je me « rebellai » m’interrompre dans mon repas était chose à éviter !

Crédit: Code par Luciole sur Epicode

"Are they
hurting you ?"
Castigat Ridendo & Ambroise

Qui va là. Pour un peu, il aurait posé la même question, tiens ! Mais il ne le pouvait décemment pas, le petit Castigat. Il était en territoire ennemi, si je puis le dire comme ça. La place était déjà occupée, et il le savait depuis presque un kilomètre. En plus d'un odorat naturellement très développé chez les loups, il en avait un meilleur que les autres. En contrepartie, il ne voyait pas où il marchait. Juste marché, accordons-nous là-dessus. Piètre pisteur, il avait été aidé par l'immobilité du loup. Ou de la louve. Étrangement, ses sens étaient brouillés sur ce point. Était-ce le réveil trop matinal ou la récente chute dans les pissenlits, il ne savait le dire.
Il était maladroit, ça oui. Les arbres et les racines prenaient un malin plaisir à entraver sa progression. Ses pattes étaient pleine de coupures, de petites blessures plus ou moins cicatrisées. Beaucoup de zones sans poils, également. Ces derniers avaient renoncé à repousser devant les traitements que ses escapades dans les bois leur infligeaient. Et pourtant, il ne le faisait pas exprès. Il essayait d'être le plus léger possible pour ne pas casser ce sur quoi il marchait. Et, vu qu'il n'avait que la peau sur les os, ce n'était pas bien compliqué. Il essayait d'avoir un équilibre à toute épreuve pour pouvoir se rattraper à chaque trébuchement. Peine perdue, à peine avait-il évité un obstacle qu'il butait sur un autre. La forêt n'était pas faite pour lui, tout simplement. Mais avait-il le choix ?

Pas vraiment. Piètre chasseur, il ne pouvait trouver sa nourriture que dans les bois, où elle pullulait. Et encore, ses traques finissaient souvent nulles, les proies s'échappant par des trous et des terriers que, bien évidemment, il n'avait pas vu.
La vie s'acharnait contre lui, et pourtant c'est un grand sourire aux lèvres qu'il sortit de derrière le buisson, à la semi-invitation de l'inconnu. Ou inconnue. Il était toujours aussi indécis sur ce sujet. Au passage, il se débattit avec les épines qui semblaient apprécier sa fourrure déjà bien amochée. Tournant sa tête sans aucune utilité vers le buisson, il s'extirpa tant bien que mal de la verdure récalcitrante. Dès qu'il se sentit à nouveau face à l'autre loup, il reprit son sourire. Faire honneur à son nom, à son caractère et à sa joie à toute épreuve malgré les difficultés que lui envoyait le destin. Pour ça, au moins, il était doué. Il se l'était promis, pour ne pas flancher, pour réussir à continuer de vivre. Et il était loyal, notre petit Castigat...

S'asseyant face à l'inconnu, il laissa sa queue battre le sol à un rythme régulier. Sagement vulnérable, assis là en totale soumission, il ne craignait normalement rien. Normalement, bien entendu. Mais, mine de rien, les individus vraiment méchants étaient rares dans cette forêt. Il espérait juste ne pas être tombé sur un de ces phénomènes. Toujours en souriant, il répondit à la question implicite.

- Bonjour ! Belle journée n'est-ce pas ? Vous me direz, je ne sais même pas de quelle couleur est le ciel, mais ça ne m'empêche pas de la trouver belle ! En fait, je m'appelle Castigat Ridendo, je suis un loup solitaire. Excusez-moi si je vous ai dérangé pendant votre repas, ce n'était vraiment pas voulu ! Je cherche juste un peu de compagnie...

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» Kuolema Tekee Taiteilijan || Libre
» Je suis créature de la nuit - LIBRE

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