Mwitu reste très sauvage, surtout avec ses congénères. Il leur donne difficilement sa confiance, et préfère rester seul. Très asocial, il ne fait rien pour changer cette image. Il ne recherche jamais de compagnie, préfère rester seul et découvrir le monde en privé. Il est extrêmement irascible, se fâche pour un rien, et n’hésiterait pas à tuer pour arriver à ses fins. Très bagarreur, la violence est pour lui la seule issue possible à ses problèmes. Mais, bien qu’étant un loup plein de défauts, Mwitu a aussi des qualités. Il est d’un dévouement sans fin à toutes les causes qu’il juge justes, bien qu’elles soient très rares. Il est aussi très fidèle, si l’autre a prouvé qu’il peut mériter sa confiance. Et curieux au possible : tout ce qui est nouveau, et qui peut lui apprendre un peu plus, il s’en approche sans différent, sans se soucier de rien. Et cette curiosité peut également lui causer quelques soucis, car il en devient parfois naïf…
Mwitu est un loup qui tient beaucoup de ses origines solitaires. Il a le même physique que ses congénères, et la même couleur de pelage : un noir d’encre, avec quelques poils argentés aux extrémités de son corps. Il n'a pas hérité d'une once de fourrure blanche de sa lignée. On ne le distingue pas du paysage, dans la nuit, et il est très fier de ce pelage si soyeux, et si long, qui lui tient chaud les froides nuits d'hiver. Il a des yeux intelligents, avec un peu de bon sens, et moins de sauvagerie qu'il n'y parait.

D'aussi loin qu'il se souvienne, Mwitu s'est toujours débrouillé seul. Il est né dans une famille de lignée Astrya, les guides et les gardiens vénérés. A peine né, on se rendit compte de la supercherie : de père et de mère blancs tous deux, il ne pouvait pas normalement être noir. Normalement, cela va sans dire. Mouton noir, vilain petit canard, la même histoire semble se répéter à chaque fois, chez tous les animaux à poils et à plumes, à becs et à dents. A ses 3 mois, il fut purement et simplement abandonné dans la forêt par son père, qui ne l'était donc pas. Trop petit, trop pataud, trop fragile aussi, il ne put le suivre, il ne put le retrouver.

Il erra donc, des jours et des nuits, les plus froides, les plus affamantes et les plus solitaires de son existence. Car c'est une chose d'être seul; mais c'en est une autre d'être seul et abandonné. Encore petit louveteau noiraud, il put par miracle trouver une caverne, à l'abri du vent piquant et du froid mordant.
Cette dernière était d'ores et déjà occupée par un vieux loup solitaire, qui accueillit le petit d'un air bourru. Avant de se rendormir, il lui donna juste ce nom, Mwitu, qui pour lui signifiait sauvage. Le nouveau prénommé alla se blottir contre le vieillard, et ainsi trouva-t-il du réconfort.

Ce vieux loup l'éleva comme son fils, lui apprit tout ce qu'il avait pu amasser comme savoirs en 15 ans d'existence. Il lui communiqua surtout sa haine de l'autre, sa haine contre les autres loups et tout ce qui n'était pas lui ou Mwitu. Il lui apprit comment se défendre, mais surtout attaquer. Mais il lui apprit un jour la mort et le retour à une vie solitaire. Quoi qu'il en soit, il fit du loup couleur ébène le vrai sauvage qu'il est aujourd'hui. A tort ou à raison, en bien ou en mal, tout ceci reste encore à découvrir.